Les protections auditives sont des EPI de catégorie 3 car les dommages à l’audition peuvent être irréversibles. Les Équipements de Protection Individuels (EPI) contre le bruit sont des dispositifs qui diminuent les effets néfastes du bruit sur l’ouïe et qui ont donc vocation à prévenir toute détérioration de l’audition. Il existe plusieurs types de bruits, qui se différencient en fonction de leur fréquence, exprimée en Hertz (Hz) et de l’intensité du son, exprimée en décibel (dB). Au-delà de 85 dB, le port d’une protection auditive est imposé, une tronçonneuse aillant un niveau de bruit compris entre 95 et 110 dB, il est important de bien choisir ses anti-bruits.

Le but de la protection passive est de mettre en place une barrière la plus étanche possible entre l’oreille et le monde extérieur. Les systèmes passifs englobent toute l’oreille : ce sont des casques circum-aural. Les premiers casques antibruit passifs étaient constitués de matériaux fibreux ou poreux comme la laine minérale ou la laine de verre. Malheureusement, ces équipements n’étaient pas en mesure d’apporter une protection adaptée contre les sons graves. Aujourd’hui, on utilise de la mousse polyuréthane et du PVC principalement, certains casques ont même des doubles parois ou sont rendu étanches grâce à du liquide ou de la mousse.

En plus de cette protection, les casques antibruit dits actifs, filtrent électroniquement les bruits et peuvent amplifier les sons utiles. À l’origine, cette technologie fut mise au point pour les pilotes d’avion afin de communiquer avec leur tour de contrôle. C’est en 1930 que le brevet déposé par l’ingénieur allemand Paul Lueg, concrétisa l’hypothèse selon laquelle l’ajout d’un son identique en opposition de phase pouvait annuler un bruit. En d’autres termes, il s’agit de faire interférer les ondes sonores du bruit initial et de celui généré en opposition de phase pour obtenir le silence. C’est ainsi que les casques à réduction de bruit active firent leur apparition.

Ces types de casques doivent intégrer un microphone pour capter le bruit (1), un composant électronique capable d’analyser ce dernier et un filtre qui traite les données (2), ainsi qu’un haut-parleur qui émettra le signal correcteur (3). Une alimentation est donc nécessaire pour faire fonctionner le tout. Grâce à son microphone intégré, le système de réduction enregistre les sons nocifs, les analyse puis génère un bruit dont la phase est exactement opposée avant de transmettre ce signal via les écouteurs. Les bruits indésirables sont donc supprimés grâce à l’annulation des deux signaux.

Depuis 2016, la réglementation européenne afférente aux EPI place la protection auditive au même titre que les protections respiratoire et antichute et considère les bruits nocifs comme autant de dangers « de nature irréversible » pour la santé. La pollution sonore, indissociable des environnements professionnels, est un danger réel dont les effets sur l’organisme ne doivent pas être sous-estimés. Une trop forte et/ou longue exposition peut entraîner des troubles plus ou moins sévères, jusqu’à la surdité.

La mise en vigueur de la nouvelle réglementation EPI 2016/425 (passage des protections auditives en catégorie 3 au même titre que la protection respiratoire ou la protection antichute) s’est échelonnée sur trois ans. Le début du calendrier concorde avec son adoption par les états membres dès mars 2016. En avril 2018, les produits conformes à l’ancienne réglementation (EPI 89/686/EEC) peuvent encore être commercialisés. Les organismes agréés certifient les produits selon la nouvelle norme, et les fabricants peuvent les commercialiser. Depuis avril 2019, les produits du marché doivent se conformer à la nouvelle réglementation. Cette réglementation sur la protection de l’audition a certaines implications concrètes pour les personnes et les entreprises :

• Pour le fabricant : de procéder à des contrôles qualité plus rigoureux, et d’apposer le nouveau marquage CE sur ses produits et emballages. L’ensemble des EPI doivent être re-certifiés avant le 21 avril 2019 ; ladite certification doit être renouvelée tous les 5 ans.

• Pour les responsables sécurité : de veiller à acheter les équipements auprès de fournisseurs agréés, de vérifier leur traçabilité, et de former les utilisateurs à la sélection d’équipements appropriés.

• Pour l’utilisateur : de consentir au port correct d’une protection adaptée.

La protection auditive que vous utilisez quotidiennement est elle bien adaptée ? Êtes-vous suffisamment bien protégés, vos protections auditives sont-elles suffisamment efficaces ?

Certains fabricants (comme 3M par exemple) proposent de tester vos anti-bruits, ce qui permet de déterminer votre niveau de protection grâce à des résultats précis et qualitatifs. Le test des deux oreilles se fait simultanément, un bon moyen pour vérifier l’efficacité et le bon port de votre protection auditive et ainsi garantir un programme de prévention et de protection effectif.