Portrait du mois : Sébastien BÉNI

Sébastien Béni

Gérant Hévéa

Portrait de Sébastien Béni

Par Laurent Pierron

Le portrait de ce mois ci est un peu particulier, le principal intéressé n’est pas au courant. Il est un des nombreux acteurs incontournables de notre profession, mais il fait partie du groupe de ceux que l’on ne voit pas, ceux qui restent dans l’ombre malgré leurs nombreuses actions.

Beaucoup le connaissent parce qu’il est le dirigeant d’une entreprise réputée, mais pas comme un hyper actif de notre profession depuis prés de 30 ans. J’ai donc fait appel à quelques uns des proches pour vous compter l’histoire arboricole de Mr Sébastien Béni.

Pour ma part, mes premières rencontres avec Sébastien se sont faites bien évidemment autour et dans les arbres, il était alors passé de l’autre côté, du côté de ceux qui forment (ou déforment !!!) les apprenants.

Plus tard, il a fait partie de la petite équipe (deux personnes) qui m’ont poussé à quitter mon emploi de fonctionnaire du moment pour créer ma petite structure, il fait surtout partie des gens qui tiennent leurs engagements, « je t’aiderai », chose faîte de la plus belle des manières. Depuis 19 ans, Sébastien a soutenu voire participé à toutes mes idées connes (création EnQuête d’Arbres entre autre). C’est l’occasion ici de dire officiellement « Merci Seb pour ta confiance et ton soutien. »

Sébastien est également à l’initiative de la création de l’association « Arboristes de France », et s’implique « dans l’ombre » dans de nombreuses initiatives de la Société Française d’Arboriculture.

Vous l’aurez compris l’homme de l’ombre est un grand MONSIEUR.

Mais laissons aussi s’exprimer ses plus proches collaborateurs sur son histoire et les anecdotes (pas toutes bien sûr) qui ont ponctuées sa carrière déjà bien longue.

Par Olivier Laganier

En 1990, sous les drapeaux après un apprentissage de conducteur d’engins forestiers dans une entreprise pratiquant de l’élagage à l’ancienne, Sébastien découvre les techniques moderne d’ élagage par le biais d’un ami d’enfance paysagiste complice de ses virées festives et en formation CS à Châteauneuf du Rhône. Cet ami d’enfance, c’est moi .

De grandes discussions arrosées sur qui est le plus couillu et une démonstration plus tard, Sébastien est conquis. Il décide lui aussi à se former à ces techniques dès son service terminé. Devant une bière (ou deux, j’ai du mal à me souvenir…), on décide de monter notre boite lorsque nous serons tous les deux libreS de tous engagements (on devait être frais…). Pendant que je fais mon service militaire dans la marine, Sébastien suit le CS a Châteauneuf mais c’est lui qui as le mal de mer dans des platanes de 40m à Jonquière, Rolland et Franck juste en dessous en ont encore des traces…Une fois libéré, nous créons Zabeil Elagages…
La saison estivale étant calme nous nous rapprochons des Accrobranchés à Annonay pour compléter notre activité.
Nous partageons des techniques, bidouillons des petits systèmes, avec d’autre grimpeurs, complétant et adaptant le matériel que nous utilisons, nous encadrons aussi quelques formations au CFPF avec Franck et Rolland
En 1995, après mon accident sérieux au poignet, nous inventons avec Franck, lors d’une table ronde au CFPF « la Manchette ».
En 1996, la tournée de démonstration des américains nous conforte et nous inspire dans l’amélioration et la création de matériel de démontage cylindre et autres « tailloles »
Avec la volonté de faire partager sa passion, Sébastien participe aussi activement à la création et la mise en place de la formation des encadrants grimpe d’arbre.
D’échange en partage avec d’autres arboristes sur des encadrements de formation et chantiers que nous partageons, avec Franck et Michel mais aussi d’autres, nous continuons à imaginer, fabriquer ou faire évoluer le matériel au sein de Zabeil.
Tout cela prenant de l’ampleur nous séparons les activités et créons Hévéa tous ensemble.

Par Franck Delattre

Petite histoire plus ou moins romancée.
A l’ époque où le CS était sanctionné par une unique épreuve de grimper, il était de bon ton de s’entrainer en participant à un examen blanc. Donc, dans un coin du Vaucluse, un jour de fort mistral nous voilà avec les stagiaires au pied d’un beau et grand platane.
Avec mon chef de l’époque, le grand Roland Vidal, on hésitait à lancer nos apprenants à l’assaut de ce colosse de bois. Motivés à fond, tous les apprentis élagueurs étaient volontaires pour grimper. L’encadrement cède et laisse la meute accéder au sommet de l’arbre. Les examinateurs au sol se sentaient un peu embarrassés de laisser tout ce monde aux prises des rafales nordiques et s’apprêtaient à faire redescendre les grimpeurs. Que neni, personne ne voulait regagner le sol… jusqu’au moment ou Roland et moi avons ressenti comme « des gouttes de pluie » sur nos casques et épaules.
C’était notre ami Seb qui venait de gentiment rendre son repas de midi. A trop vouloir affronter l’inconfort du mouvement des branches et des points d’ancrage il ne put retenir ses renvois gastriques.
Au vu et au su de l’information odorante, Roland et moi avons pris la décision, un rien autoritaire, de faire redescendre presto tout notre petit monde et de mettre fin à l’épreuve.

(Franck Delattre)

Par Lionel Picart

C’est en 1992, en regardant un reportage sur FR3 (France 3 maintenant) dans l’émission GIGA que j’ai découvert le monde des grimpeurs d’arbres. Le reportage présentait une association de grimpeurs élagueurs avec des assistantes sociales qui proposait de grimper dans les arbres : Les ACCRO-Branchés. Intrigué par ce nouveau concept sportivo-écolo, je décide de les faire venir chez moi à La Noue dans la Nièvre pour un week-end « Accrobranche » entre amis.

Deux ans après (et oui … il a fallu un peu de temps pour les convaincre de venir), dans une Renault 11 immatriculée en Ardèche (07) avec le coffre rempli de harnais et de cordes toronnées en 16 mm, je vois débarquer les deux fameux ACCRO-Branchés qui allaient faire grimper les Morvandiaux aux arbres : Marc Douillet et …. Sébastien Béni.

C’est en voyant Marc et Sébastien à la cime du grand sapin de la Noue (40 mètres) que j’ai décidé que je serais moi-aussi un ACCRO-Branché. Jamais, je n’aurais cru que quelqu’un puisse grimper tout en haut d’un tel arbre !

A la fin du week-end, le rendez-vous est pris « si vous faîtes un jour une formation, je serais votre premier inscrit … ».

Six mois plus tard, je retrouve Marc et Sébastien au château des Célestins près d’Annonay pour la première formation «d’animateur d’Accrobranche» .

Sébastien présentait (déjà) le matériel et m’accompagnait dans mes premières grimpettes en me rassurant avec son accent du sud de la France sur la résistance des points d’ancrage « mais n’aies pas peur, tu vois bien que çà tient … » dans un platane à 30 mètres de haut dans une fourche de 10 cm de diamètre.

J’appris par la suite que le référentiel de formation de cette première formation de « grimpeur encadrant dans les arbres » avait été écrit par Sébastien en arrêt de travail suite à un accident de tronçonneuse …

Je décidais alors de créer à mon tour une association de grimpe d’arbre en région parisienne et d’acheter mes premiers équipements à Sébastien par l’intermédiaire de son entreprise d’élagage : Zabeils Elagage. Quelques années plus tard, Sébastien, Michel, Olivier et Franck décident de créer une entreprise dédiée uniquement à la vente du matériel d’élagage et c’est Sébastien (encore une fois) qui me proposera de les rejoindre dans l’aventure HEVEA.

Sébastien, c’est un homme « providentiel » car il a accompagné beaucoup d’entre nous dans leurs projets en rendant les choses possibles. Il a l’art de la synthèse ; il sait résumer une situation en quelques mots simples et justes. C’est aussi l’homme « visionnaire » qui sait voir clair et loin et qui fait en sorte que le navire arrive à bon port. C’est l’homme « fidèle » dans ses principes et ses valeurs, dans son métier de grimpeur élagueur et surtout … dans ses amitiés.

Vous rajoutez un bon sens de l’humour et un bon accent chantant du sud de la France, c’est le portrait de Sébastien Béni.