« Je suis un jeune de banlieue vous diront certains, et oui, je viens du proche Paris, la petite couronne et ces milliers de Platanes. Actuellement à Taverny, 22km de la capitale.
J’ai 28 ans et voilà 6 ans que j’ai réellement découvert mon travail, ma passion, qui mêlera toutes ces petites choses qui me tiennent à cœur.
Avant de trouver ma voie, j’ai suivi un enseignement dans le général, avec une tentative de Bac STT (Science et technologie tertiaire), ils lui ont changé son nom je crois, pour le rendre plus attractif peut-être. En tout cas, je n’ai pas accroché. J’ai même décroché… Me voilà donc à faire des boulots divers et variés. Tout cela me mènera dans les Hautes Alpes, où un poste de plongeur, dans un restaurant…., m’a permis de profiter de mes 3 jours de repos par semaine pour découvrir le secteur… Passant donc de la cave du restaurant au sommet des plus belles montagnes, je réfléchis à mixer un travail et un cadre qui pourraient me plaire.
J’avais en tête ce métier « d’élagueur » que j’avais pu suivre en tant qu’homme de pied pendant quelques semaines. Les mecs avaient l’air de bien se marrer dans leurs arbres, avec leurs cordes. Ils avaient l’air de retrouver ces sensations que je recherche en ski, skate, kayak…. Alors me voilà à appeler les écoles, sans vraiment savoir ce qui allait se passer. Qui dit école dit papa maman (^^) alors me voilà de retour à Paris. J’appelle le CHEP, la formation commence dans un mois. Une dernière cession de test a lieu cette semaine-là.
Un grand mec peu bavard nous reçoit, moi et 6 autres candidats. Il nous fait remplir une feuille sur la reconnaissance de végétaux et aussi une coupe de bois. « Jamais vu ça de ma vie », je lui dis, il rigole. Il nous fait une explication, nous met en garde sur les mauvaises manips du prussik et feu, à toi de jouer tu te démerdes pour grimper, tu vas toucher cette rubalise en « bout d’branche » et tu regrimpes en tête. « Attention à tes petits doigts à la descente… »
Je finis l’exercice. Quelques cloques sur les doigts mais un grand sourire sur le visage. C’était génial (ma première grimpe), je croise les doigts pour qu’il me prenne. Le lendemain on me rappelle en me disant de me trouver une entreprise avant la fin de semaine et si c’est bon, la formation commence dans 2 semaines.
Ca va vite, et je me retrouve à commencer quelques jours d’entreprise chez Cougnard élagage, petite entreprise où je rencontre Charlie Bluzat, mon Tuteur avec un grand T car il m’a permis de passer une Très bonne année de formation. Dès le début l’accroche fut bonne. Merci à Charlie.
Mes deux premières semaines au CHEP restent dans mes grands souvenirs également.
La première semaine de théorie, avec Monsieur Jean Pierre LAURY notre prof de bio me scotcha. J’appréhendais ce retour sur une chaise, derrière une table. Mais Mr. Lori nous a narré tellement d’histoires sur le roi des végétaux qu’il me fit changer de regard sur ce qui m’entourait….
Maintenant c’est la pratique. Le grand costaud d’il y a 1 mois est là, se présente. Monsieur Stéphane Rat, un formateur qui connait bien son sujet car, sur le terrain en dehors de la formation. Toujours à la recherche de techniques car présent sur les rencontres et les championnats. Il nous fait nous échauffer, nous fait faire des monstres en grimpe, en démontage, etc… Il veut que l’on devienne bon dans notre métier. Merci Stéphane !
On se rend vite compte de la difficulté technique et physique du CS Taille et soins aux arbres lorsque l’on revient à l’école après deux semaines d’entreprise et qu’une ou deux personnes manquent à l’appel. Ils ont abandonné.
Bref, on finit la formation. Il en reste un peu plus de la moitié et un peu plus de cette moitié a le diplôme.
Je décide de vivre ça de façon plutôt indépendante avec de l’intérim, du petit contrat, avant de me mettre à mon compte.
C’est comme ça que j’ai pu voyager et faire de belles rencontres grâce au métier et aux rencontres SFA et ISA.
Bon, le boulot c’est le boulot, parlons maintenant des rencontres arboriste grimpeur. Celles où l’on passe un weekend à grimper, discuter, manger et boire avec ce lien commun qui est l’arbre.
Mes premiers championnats remontent à 2010 avec un National à Strasbourg et une formule d’épreuves différentes de l’actuel. Je me souviens du Master dans ce Hêtre pourpre gigantesque. Et une démonstration de grimpe de la part des finalistes qui me donna encore plus envie de grimper, de technique et d’innovation. Grimper le plus souvent possible avec d’autres techniques en fait.
Maintenant, nous sommes au règlement ISA. Cinq épreuves identiques à tous les concurrents. Le niveau augmente, les techniques et les idées abondent.
Pau 2012 : 2ème, La Rochelle 2014 : 2ème, Capdenac 2015 : 1er.
Je reviens juste de Monza en Italie où se déroulaient les ETCC (Europeean Tree Climbing Championship). J’ai réussi à finir deuxième du classement général et une qualification pour le master où je pris la cinquième place.
La prochaine étape, les ITCC à San Antonio (TEXAS) le 2-3 avril 2016. L’aventure continue …
Arboricalement votre.