Photo du mois de Michèle PAROLAI

Michèle PAROLAI, « collectionneuse de trésors arboricoles » … suite

Ce sont près de 3000 visiteurs qui se sont rendus cet été à l’exposition de photos « Vengeance, curiosités végétales » que j’organisais à l’Orangerie du Parc de la Tête d’or à Lyon.

Cette exposition première du genre en France, présentait des photographies d’arbres qui mangent des panneaux de signalisation (…entre autre !), une collection de photographies qui s’enrichit d’année en année depuis plus de 20 ans, au gré de mes promenades en France ou à l’étranger, dans les zones urbaines, les villages ou dans la forêt.

Cette belle aventure a pu être possible grâce au soutien de nombreux partenaires, dont HEVEA ; Nous avions alors convenu de poursuivre notre collaboration dans la lettre des platanes jusqu’à Noël et de vous montrer quelques-unes des meilleures photos qui ont été envoyées par vous, arboristes grimpeurs, mes infiltrés des futées et des bois, suite à mon appel du mois de juin ! ….vous les verrez le mois prochain.

Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler d’une des photos de l’exposition. Si ces images interpellent les grands et les petits, c’est parce qu’elles peuvent être drôles ou inquiétantes, mais aussi parce qu’elles racontent un bout de notre histoire d’homme. Un témoin incongru en quelque sorte du temps qui passe.

Le panneau (photo n°1) que j’ai choisi aujourd’hui, nous parle de transport en commun et de leur organisation. C’est grâce à un érudit visiteur que je peux aujourd’hui, dépasser l’aspect anecdotique de la photo et avoir un regard plus historique sur ce que ce panneau raconte…. Le panneau donne suffisamment d’indices pour pouvoir répondre à la question que tout le monde se pose : mais combien faut-il à un arbre pour manger un panneau ?

Comme vous le voyez, il s’agit d’un arrêt de bus, orange sur fond sombre, que mon érudit visiteur, spécialiste de Citroën a pu dater de 1935 environ. Les transports été alors organisés par Citroën ce qui a permis à des millions de Français de se déplacer dans les campagnes… L’autocar est un Citroën « type 45 » on pouvait y assoir jusqu’à 30 personnes. 

« En 1919 : L’Europe sort de la guerre la plus meurtrière de son histoire.

Après les balbutiements du début du siècle, l’automobile a acquis droit de cité mais son développement est encore tributaire de l’action désordonnée d’un grand nombre de petits constructeurs.

André CITROËN, voyant là un terrain à sa mesure, reconvertit son usine d’armement et crée la première fabrication en série d’automobiles. Il s’agit pour lui de permettre à de nouvelles couches sociales d’accéder à la possession d’une voiture.

En 1931 : Malgré ses efforts, ceux-ci demeurent encore l’apanage des classes aisées. Il décide donc de créer une Société de cars, mettant ainsi la facilité du transport automobile à la portée du plus grand nombre. L’idée d’origine d’André Citroën était de faire sillonner la France par des lignes régulières d’autocars. A l’époque, la motorisation individuelle était encore peu développée.  Le succès vient rapidement confirmer la justesse de ses vues et peu de temps après le réseau des Transports CITROËN couvre une partie importante du territoire français et pour plusieurs générations, les Transports CITROËN ont été étroitement mêlés à leur vie quotidienne. De 50 lignes en 1932, on passe à 219 l’année suivante. En 1934, 238 lignes et 600 cars ». (asptv72.wixsite.com/asptv/espace-citroen)

L’autobus (photo n°2) que l’on voit ici par exemple, de même type que celui que l’on voit sur le panneau, desservait, les villages de la vallée de la Dordogne avant qu’elle ne soit noyée, suite à la construction du barrage de Bort-les-Orgues.

Aujourd’hui les collectionneurs se passionnent pour ces plaques émaillées, passées de simple panneau indicateur d’hier à œuvre d’art aujourd’hui : un tel panneau, en bon état, « cote » environ 1500 à 2000 € dans le milieu de la collection ! (photo n° 3).

Alors si vous m’avez bien suivi jusqu’ici, nous pouvons déduire que ce panneau qui montre un autobus des années 30 aurait pu être posé sur l’arbre jusque dans les années 50, et que ce bon platane a la digestion plutôt lente !…car il a encore pas mal de travail à faire. La raison de cette lenteur ? Le panneau fait environ un mètre de haut et n’est pas plat mais bombé. Il est fixé loin du tronc de l’arbre, ce qui ralenti le processus de recouvrement.

N’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires et bien sur vos trouvailles arboricoles !

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Michèle PAROLAI

parolai@wanadoo.fr

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