Bravo à Julie Lépicier !
Nous sommes fiers d’avoir pu soutenir financièrement Julie pour sa participation à l’UTMB – Ultra Trail du Mont Blanc – cette année. Finisher de l’épreuve, placée en 54 ème place dans sa catégorie (Senior Féminin) et 1443 ème au classement général, elle partage avec nous son expérience unique et incroyable :
Voici mon retour sur l’UTMB 2018…
La course est HORS NORME ! On s’en rend bien compte dès l’instant où on mets les pieds à Chamonix ! Je n’avais jamais participé à une course avec autant de coureurs. 2500 partants, c’est un départ ÉNORME et remplit d’émotions ! Tellement d’encouragements, tellement de monde au bord des routes lors du départ. On entend crier « Vous êtes Fantastiques » mais la vraie question à ce moment précis, c’est combien de temps on va pouvoir être Fantastique 🠬
Je prépare l’UTMB depuis réellement Fin Avril. J’ai été blessée entre Février et Mi-Avril (entorse). Mais à partir du moment où j’ai pu reprendre, j’ai alors enchaîné les compétitions, pour rentrer un maximum de kilomètres et de dénivelé. Du plus court 7 km & 2000 mD+ (mètre de dénivelé positif) aux Deux-Alpes lors d’un double kilomètre vertical, au plus long avec l’UTTJ une distance de 110 km et de 6600 mD. Entre fin Avril et le 14 Juillet, ma préparation était faite avec un peu plus de 460 km parcourus et 20000 mD+ uniquement en compétitions.
J’ai décidé de participer à l’UTMB en me demandant surtout « Pourquoi pas ? ». C’est sûre, c’est une course mythique et MONSTRUEUSE ! Mais j’aspire pleinement au dépassement de soi alors j’étais en plein dedans. Mais cette participation qui est devenue une victoire, c’est aussi une reconnaissance envers toutes les personnes qui me soutiennent. Sans compter le soutien des plus motivants, de mes sponsors qui m’ont avant tout aidé à atteindre mon objectif dans les meilleures conditions et qui m’ont pleinement fait confiance comme l’entreprise HÉVÉA ! MERCI ! Mais le mot est faible face au soutien apporté.
J’ai pris le départ de la course en me disant que quoi qu’il arrive, je donnerais tout. C’était une chance unique de participer à cette course.
Mon objectif premier était franchir la ligne d’arrivée. Et le second…. éviter d’avoir à me faire rattraper par les barrières horaires qui sont habituellement mes plus grandes copines. Le premier ravitaillement est passé, 45 min d’avance sur la BHoraire, rassurée mais … il faut grappiller encore ! C’est alors que je jongle entre 1h00-1h30 et même jusqu’à 2h00 d’avance, me permettant ainsi de souffler pleinement sur les ravitaillements et de faire le plein mais sans trop tarder tout de même.
Malgré la fatigue bien présente, je n’ai pas réussi à faire de sieste sur l’intégralité de la course. C’était assez compliqué avec le bruit et l’adrénaline bien présente de ne pas perdre trop de temps. Alors j’ai avancé tant que le corps gardait le rythme. J’ai eu quelques petits passages à vide ou mes yeux fatiguaient, surtout la nuit évidemment, mais la détermination m’a aidé à rester éveillée et à éviter surtout le fait qu’il y ai de nombreux risques en montagne si on avance en somnolant…! Alors je ne vous dirais pas que je n’ai pas eu d’hallucinations puisque pour la première fois, c’est bien ce qui s’est produit ! Disons que j’ai certainement dû voir beaucoup plus d’animaux et d’habitations que des personnes normalement éveillées. Au 150 km je me souviens bien avoir tourné la tête pour regarder la forêt et avoir vu 3 têtes d’ours se lever d’entre les fougères. Inutile de vous préciser que j’étais la seule à les voir. Au 160 km j’ai légèrement confondu des bouts de bois avec des Chamoix 🀠» sans compter le nombre de refuges et habitations montagnardes que j’ai cru voir lors de cette expédition.
C’était une expérience assez…. originale à vivre ! J’ai fini par en rire car honnêtement quand vous seul voyez quelque chose de totalement anormal et que vous êtes bien conscient du problème qu’il y a… c’est vrai, j’ai ri à certains moments. Quand la nuit les pierres se transforme en animaux et que vous pensez voir une vache (passe encore) mais un requin…. gloups gloups.
Et malgré la fatigue, les douleurs évidemment dues aux diverses difficultés du parcours, les conditions météorologiques pas du tout favorables avec de la pluie, du brouillard, des ressentis à -10 degrés; je n’ai rien lâché et à aucun moment je me suis dit que j’abandonnerais. Lorsque le départ est lancé, vous savez exactement pourquoi vous êtes là. Non pas parce qu’on vous a poussé à y être, mais parce que vous l’avez voulu ! C’était le moment ou jamais de tester pleinement mes capacités sportives, ma capacité à m’accrocher mentalement et le moment de remercier tout ceux qui ont pris le temps de m’encourager. Quand vous savez que vous êtes suivi en live par un certain nombre de personnes c’est aussi stressant que motivant alors il faut tout donner !
J’ai douté, tellement douté, j’ai eu énormément de stress quelques semaines avant le début de la course car on réalise lorsque ça approche, que c’est un défi énorme qui arrive… mais une fois le départ donné, c’est la détermination qui a pris le dessus. Le vide s’est fait et la course prend le dessus.
Dans la difficulté j’ai pris plaisir à parcourir ces 171 km avec ses 10000 mD+… dur à croire n’est-ce pas 🠑
La satisfaction est énorme lorsqu’on redescend sur Chamonix, le monde vous porte, ma famille était présente et c’est alors qu’on puise dans ses dernières réserves pour finir en beauté.
UTMB 2018 : I’M FINISHER !